Faudra-t-il un jour devoir choisir entre planter pour alimenter les méthaniseurs ou les hommes ?
Les agriculteurs sont poussés, en ce moment par un nouveau « lobby vert » qui procède en tous points comme celui des promoteurs éoliens :
- on choisit des personnes du monde rural assez intéressées par ce type de projets, possédant des terres et de l’argent pour investir de grosses sommes dans ce type de construction.
- on agit sur les plus hauts dirigeants de l’état pour modifier les lois à leur intérêt, comme en 2018 où les lois Lecornu ont abaissé les seuils des tailles des usines de méthanisation qui facilitent l’implantation des constructions entre 60 tonnes jour à 99 tonnes jour, par exemple.
- on convertit les élus et structures comme les chambres d’agriculture afin qu’elles octroient diverses subventions et aides d’état à ces agriculteurs, après leur avoir vanté les mérites de cette nouvelle énergie verte.
- et enfin, comme pour l’éolien les riverains sont mis à l’écart de ces projets pendant leur élaboration et quand la consultation publique intervient, elle ne sert qu’à modifier quelques détails, l’autorisation étant à ce stade quasi automatique (voir l’exemple de Congy dans la Marne)
Un article intéressant sur ce sujet vient de sortir. Il raconte l’expérience d’un ancien conseiller régional écologiste en Bretagne :
René Louail, ancien conseiller régional écologiste en Bretagne, défend dès le début des années 2000 un projet du nom de Géotexia. Celui-ci est porté par une trentaine d’éleveurs soucieux de transformer le lisier en biogaz . « Un fiasco total alors que 17 millions d’euros ont été investis dans ce projet », déplore t-il aujourd’hui.
L’usine, surdimensionnée, condamnée en 2013 puis en 2015 à des amendes de 50 000 et 40 000 euros pour pollution, a été constamment en déficit structurel. L’unité, aujourd’hui en redressement judiciaire, pourrait être rachetée par un fonds de pension américain. Face à ce constat, René Louail plaide pour qu’un bilan économique, financier et environnemental de la méthanisation agricole soit réalisé et publié, redoutant une « fuite en avant coûteuse et irréversible pour d’autres projets ».
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