La FDSEA pousse pour leur développement, la Confédération Paysanne dénonce les projets allant au-delà d’une ferme. Les arguments sont connus déjà mais il est intéressant de les comprendre dans le contexte du projet BIOMARNE.
Ils sont Pour :
FDSEA : « c’est une option intelligente »
Cyrille Milard, président de la FDSEA 77 voit les projets de méthanisation d’un bon œil : « c’est avant tout une diversification pour un certain nombre d’agriculteurs. C’est une option intelligente pour apporter une valeur ajoutée sur nos productions ». Il y voit aussi une bonne opportunité environnementale : « on entend partout qu’il faut des énergies renouvelables, et cette production de gaz vert est vraiment vertueuse. On produit de l’énergie verte et les résidus sont transformés en fertilisants. C’est d’autant plus intéressant que la Russie peut à tout moment fermer les vannes de gaz ».
Les projets, pourtant, ne font pas toujours l’unanimité : « il y a une méconnaissance de la méthanisation. Certaines associations ont peur par principe. Non, ça ne peut pas exploser, ça ne sent pas mauvais, et les projets sont bien calibrés. Il ne faut pas avoir peur de tout ça ! ». L’agriculteur y voit aussi une chance pour ses confrères de sortir la tête de l’eau en cette période si difficile : « cela permet de maintenir en vie des exploitations. La moitié des agriculteurs ont touché d’Ile de France ont touché moins de 350 euros par mois, et c’est de pire en pire ».
Ils sont contre
Confédération Paysanne : « c’est une catastrophe »
Si la Confédération Paysanne a appelé à un moratoire sur les projets de méthanisation, elle est beaucoup plus radicale sur les projets Seine-et-Marnais : « on est contre ces grands projets qui sortent en Seine-et-Marne, tempête Daniel Evain, représentant du syndicat agricole. Pour les projets à la taille d’une ferme, c’est intéressant pour un paysan qui veut se diversifier. Mais à cette échelle, c’est délirant ». En cause, la crainte de détournement de la production agricole : « il faut alimenter les méthaniseurs avec la culture la plus rentable, à savoir le maïs et l’orge. Notre production, il ne faut pas la mettre dans les moteurs de voiture ou pour produire du gaz, d’autant qu’au niveau environnemental, c’est une catastrophe ». Selon lui, les produits de méthanisation (le « digestat ») qui sortent des unités sont « plein de plastique. On a vu des exemples en Bretagne. Ce n’est pas écologique du tout, d’autant qu’on va pousser l’agriculteur à produire plus, et donc utiliser davantage de pesticides ». La solution pour le syndicat ? Continuer à dénoncer les gros projets, particulièrement en Seine-et-Marne, et proposer d’autres sources de diversification pour les agriculteurs « il y a d’autres projets à développer pour développer l’élevage en Ile-de-France, » conclut-il.
Yoann VALLIER
Dans le principal argument du premier syndicat c’est d’aider nos « pauvres agriculteurs » à sortir la tête de l’eau. Est-ce l’impression qu’on a aux Essarts lès Sézanne en connaissant les 4 promoteurs de BIOMARNE et surtout son Président qui ne semble pas tout à fait dans ce cas ? Pour le second, on frémit d’avance.