Les salariés du groupe sont inquiets devant le prix régulé de l’électricité avec l’obligation de vendre de l’électricité à bas prix à leurs concurrents. Drôle de règle qui ne peut que conduire EDF à un désastre…
Plus de 4 salariés sur 10 ont fait grève chez EDF ce mercredi 26 février 2022, un niveau de participation inédit depuis de nombreuses années.
Dans leur viseur : la demande de l’Etat de vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents, ce qui coûtera environ 8 milliards d’euros au groupe.
Plus de 40% des salariés d’EDF ont fait grève ce mercredi contre la demande de l’Etat de vendre davantage d’électricité à bas prix à ses concurrents afin de contenir la facture d’électricité des ménages et des entreprises, une décision dont ils craignent les conséquences pour la santé du groupe.
Cette participation au mouvement, d’un niveau inédit depuis de nombreuses années selon des sources syndicales, s’est élevée sur la journée à « 42,72% de l’effectif total », selon le groupe. A titre de comparaison, les derniers mouvements d’envergure, contre un projet de réorganisation du groupe, avaient été suivis par 20% des effectifs en 2021 et par un peu plus de 25% en 2020.
Selon l’intersyndicale, plus d’un salarié sur deux (51%) sur l’effectif présent mercredi a cessé le travail, la direction se basant selon elle sur l’effectif total, « qui prend en compte les personnes qui sont en arrêt-maladie, congés », a indiqué à l’AFP Amélie Henri, de la CFE-Unsa énergies.
Quel est le problème ?
Devant la flambée des prix de l’énergie, le gouvernement a pris des mesures pour contenir les factures et honorer sa promesse de limiter à 4% l’augmentation des tarifs réglementés de l’électricité en 2022, à quelques semaines de l’élection présidentielle. Le gouvernement multiplie depuis fin septembre les décisions contre la hausse générale des prix de l’énergie, avec un « bouclier tarifaire » sur le gaz, une indemnité pour compenser l’inflation notamment de l’essence, ou encore mardi un relèvement du barème de l’indemnité kilométrique.
Pour l’électricité, il a notamment demandé à EDF d’augmenter de 20% le volume d’électricité nucléaire vendu à prix réduit à ses concurrents cette année, pour le faire passer de 100 à 120 terrawattheures (TWh). Ce qui coûtera de l’ordre de 8 milliards d’euros au groupe. Le PDG lui-même a fait part de son « choc », à un moment difficile pour EDF. Le groupe est déjà aux prises avec de nouveaux retards pour l’EPR de Flamanville (Manche) et avec un problème de corrosion sur des systèmes de sécurité dans plusieurs centrales.
Le gouvernement estime qu’en tant que groupe détenu à 84% par l’Etat, il est normal qu’il contribue à l’effort pour limiter la hausse des tarifs. « L’Etat est évidemment aux côtés d’EDF », a assuré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres. « Cet effort est exceptionnel et lié à des circonstances exceptionnelles », a indiqué de son côté Bercy, assurant que « l’Etat sera toujours, par tous les moyens nécessaires, aux côtés d’EDF et de ses salariés ».
Sans les décisions gouvernementales, les tarifs réglementés auraient bondi de 45% le 1er février, selon le régulateur, qui calcule des hausses annuelles en fonction des prix du marché.
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