La fin des forêts protégées ? ONF demande des candidats pour construire un parc éolien en forêt dans l’Aude…
L’Aude compte aujourd’hui 268 éoliennes déjà raccordées, auxquelles s’ajoutent les 58 autorisées….
Pour les promoteurs, le champ des possibles s’élargit avec le récent appel à projets lancé par l’office national des forêts (ONF) : la consultation, lancée en ce mois d’octobre 2019, vise à attribuer plusieurs sites en forêt domaniale «en vue de l’étude et de l’obtention des autorisations administratives pour l’exploitation de parc éolien»
Contraintes environnementales
C’est dans la forêt domaniale de Soulanes de Nore que les candidats sont invités à se déclarer, sur deux zones de respectivement 60 et 28 hectares sur la commune de Villeneuve-Minervois. Bien modeste part des 4 811 ha que représente au total cette forêt qui permet de produire plus de 110 000 m3 de bois par an. C’est au plus tard début mars 2020 que l’ONF retiendra ou non un candidat : avec, première étape, un contrat de réservation, valable cinq ans. Il serait alors temps de se lancer pour le promoteur dans l’obtention des autorisations pour l’exploitation d’un parc, avant de signer une convention d’occupation.
À la clé, pour l’ONF, qui insiste sur la nécessité d’une compatibilité avec «la gestion forestière durable», une redevance annuelle de 4 000 € pour la période de réservation. C’est ensuite une redevance fixe annuelle (1 000 € par mat, 15 000 € par mat de mesure, 1 500 € par poste de livraison, 600 € par km de piste d’accès, 1 € par mètre linéaire de câble de transport d’énergie) et variable (7 500 € par MWc installé) qui tomberait dans l’escarcelle de l’ONF. Une issue encore lointaine.
Certes étudiée comme zone de développement de l’éolien, la zone en question reste à proximité de deux sites Natura 2000 (gorges de la Clamoux et Causses du Minervois). Des données environnementales qui ont bien souvent mis à mal des projets éoliens. En 2017, c’est un projet envisagé à Lapradelle-Puilaurens, dans la forêt domaniale des Fanges, elle aussi exploitée par l’ONF, que la préfecture avait retoqué, en évoquant le risque de porter atteinte «au caractère paysager, historique, aux motifs végétaux et à l’identité de la forêt»