A Plouha, en Bretagne, deux scientifiques ont fait salle comble, mercredi 4 décembre 2019, sur le sujet de la Méthanisation.
Oui, pour une méthanisation à la ferme, de petite taille mais non pour de grosses installations qui demandent un approvisionnement important car cela risque d’appauvrir ou de supprimer la terre pour d’autres cultures que celles exclusivement destinées à nourrir le méthaniseur…
L’association Stop méthane dénonce le projet de construction d’une station de méthanisation à Plouha (Côtes-d’Armor). Mercredi, une conférence-débat présentait le processus de la méthanisation.
La salle de l’Hermine était comble, mercredi soir, pour la conférence-débat sur la méthanisation organisée par le collectif Stop à la méthanisation de Plouha.
Pierre Aurousseau, professeur d’université, ingénieur agronome à l’Inra et Daniel Chateigner, professeur à la faculté de Caen, président du collectif scientifique national de méthanisation raisonnée, ont abordé les dangers de ce processus.
« Vous êtes nombreux à vous intéresser aux informations cachées, a indiqué Bernard Germain, le président du collectif Stop méthane .
Nous ne sommes pas contre la méthanisation concernant un petit agriculteur pour sa propre consommation. Alors que ce projet de plusieurs millions d’euros a pour vocation de faire de l’argent avec des contrats sur vingt ans pour injecter le méthane dans le réseau gaz de ville. »
Le président de l’association a rappelé les circonstances de la contestation notamment « Le permis de construire signé en catimini ».
Les deux scientifiques ont apporté leur expertise. Les fiches de travail réalisées ont permis de s’informer sur le processus de méthanisation anaérobie, les réactions chimiques, les éléments en cause, le méthane, l’azote, le souffre, le carbone et leur réaction chimique avec l’air et l’eau.
Les risques potentiels ont été évoqués pour arriver au digestat, son absorption par le sol et les conséquences sur le milieu.
La problématique que dénonce l’association proviendrait aussi des intrants pour alimenter le méthaniseur : « Avec le recours des cultures intermédiaires à vocation énergétique, pour le fonctionnement maximal de la station, des terres achetées pour la culture de mais, au détriment de cultures pour l’alimentation humaine. »
Des risques potentiels sont annoncés : « Les gaz toxiques, irritants, dangereux. »
Jean Onno, méthaniseur depuis 10 ans et producteur de porcs a présenté son expérience professionnelle :
« La problématique agricole, c’est la rentabilité. C’est un complément d’activité, admet-il. Les installations sont hermétiques et soumises à des contrôles tous les deux mois. La sécurité est assurée, Il y a des détecteurs de gaz avec alarme. On remédie aux problèmes signalés. »
« Il faut se battre pour les petites structures.»
Daniel Chateigner, participant en visioconférence, a présenté son analyse. « Il faut se battre pour les petites structures. Avec les grosses structures, il y a un risque de manque de matière, et donc, de devoir utiliser beaucoup de terre agricole pour les cultures nécessaires à cette activité. Il faut limiter la densité des installations ».
Le sujet a suscité de nombreuses questions. Les réponses négatives apportées par les scientifiques ont abondé dans les revendications du collectif.