« Encore un accident d’éolienne, le 30 janvier 2019, cette fois dans l’Aube. Après la Vendée, le Loiret, l’Oise, cela se multiplie.
Faut-il attendre qu’il y ait quelqu’un dessous pour réagir ?
Points de rupture dans les structures, machines poussées à fonctionner dans des conditions limites pour améliorer le faible facteur de charge de 20 à 25 %! »
Article de l’Indépendant.fr :
Roquetaillade-une pale chute d’une éolienne.19 02 2019
Développeur, constructeur et exploitant des 28 machines du parc éolien de Roquetaillade, Engie Green évoque un « incident exceptionnel ». Le 30 janvier, une pale d’un des aérogénérateurs a chuté au sol. Impressionnante défaillance sur des engins d’une hauteur supérieure à 40 mètres, même si la société précise que l’incident, survenu à 13 h, « n’a fait aucun blessé ». Autres précisions livées par Engie Green, « la mise en place d’un périmètre de sécurité autour de l’éolienne n°5 », alors que « les 27 autres machines du parc ont toutes été mises à l’arrêt, dès le 4 février ».
Si la mairie de Roquetaillade a été informée de l’épisode, c’est en préfecture que les décisions ont été prises sur les suites données. Le 11 février, Alain Thirion signait ainsi un « arrêté préfectoral de mesures d’urgence portant imposition de prescriptions de mise en sécurité et de mesures immédiates prises à titre conservatoire ». Un arrêté qui acte la suspension de l’activité du parc, précisant que la « remise en service, totale ou partielle des installations, ne pourra être effectuée qu’après accord de l’inspection des installations classées ».
Une expertise par une entreprise externe
Du côté des mesures conservatoires, la préfecture impose à l’exploitant de maintenir le gardiennage du site jusqu’à évacuation de la pale endommagée, de mettre en place un balisage renforcé autour de l’éolienne n° 5, de faire réaliser une expertise des éoliennes par une entreprise externe pour déterminer l’origine de l’incident, et enfin de procéder au contrôle des aérogénérateurs. Exigences auxquelles Engie Green se dit évidemment prêt à satisfaire, précisant « qu’une enquête est ouverte » et que « des expertises techniques sont en cours pour déterminer les causes précises de cet incident ». Il reviendra enfin à la société de livrer, d’ici fin février, un rapport d’incident dans lequel devraient figurer les « mesures pour éviter tout risque d’incident similaire ».
Des incidents similaires sont survenus précédemment sur le parc éolien le 6 mars 2013 et le 5 avril 2015
Une attente d’autant plus marquée du côté de la préfecture que, précise le préfet dans l’arrêté, « des incidents similaires sont survenus précédemment sur le parc éolien le 6 mars 2013 et le 5 avril 2015 ». La base Aria du Bureau d’analyse des risques et pollutions industrielles, rattachée au ministère de la Transition écologique et solidaire, précise d’ailleurs dans le rapport d’incident de 2013 que « l’une des pales de cette éolienne avait déjà connu un problème de fixation en novembre 2011 ».
Trois incidents en moins de six ans. Un enchaînement qui fait sans doute du site de Roquetaillade, objet en 2006 d’un acte de malveillance avec l’explosion de bonbonnes de gaz placées au pied de deux éoliennes, un triste recordman du genre. En rappelant le caractère exceptionnel des chutes de pales, Engie Green précisait que l’on « recense 25 cas de chute de pale en France depuis 1991, date de raccordement de la première éolienne. Ramené aux 10 000 éoliennes installées en France aujourd’hui, cela représente 0,25% ». Un pourcentage dans lequel le site audois joue un rôle plus que conséquent, avec des machines dont la production, lancée en 2001, année de création du parc de Roquetaillade, a d’ailleurs été stoppée par son producteur espagnol.